
Le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, microfinance et commerce du Mali (SYNABEF) a annoncé le 18 avril la suspension de son mot d’ordre de grève. Il avait enclenché un premier mouvement de grève de 72 heures le 17 avril. Et cela devrait être reconduit le 22 avril pour 120 heures. Ce syndicat réclame, entre autres, la libération de deux cadres de banques incarcérés. La grève a été finalement suspendue après concertation avec le Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga. Le syndicat affirme avoir obtenu “des garanties et des engagements” de la part des plus hautes autorités du pays. Afin de trouver “une solution dans les plus brefs délais aux points de blocage”.
“Après analyse de la situation et après analyse des garanties et des engagements qui nous ont été donnés par les plus hautes autorités afin de trouver une solution dans les plus brefs délais aux points de blocage, nous avons décidé (…) de suspendre le mot d’ordre de grève”, déclare le 1er Secrétaire général adjoint du syndicat, Abdoulaye Keïta. Selon lui, sa structure veut ainsi “accompagner les plus hautes autorités du pays pour l’apaisement du climat social”.

Il s’agit, selon le Premier ministre Maïga, d’une “décision constructive”. “C’est avec joie que nous accueillons votre sage décision de suspendre le mot d’ordre de grève”, a-t-il affirmé. Tout en promettant aux syndicats de répondre à leurs revendications.
Plusieurs banques ont fermé jeudi dernier pour raison de grève. “Aucun service minimum n’à été assuré. Même les guichets automatiques étaient hors service (…) L’activité économique tournait au ralenti dans ce secteur habituellement très fréquenté”, rapporte Studio Tamani dans son édition du 17 avril.
L’arrestation, fin février, de certains cadres du secteur bancaire n’a pas été du goût du syndicat qui exige leur libération. Le 27 février en effet, six personnes ont été arrêtées. Elles ont été placées sous mandat de dépôt début mars, dans le cadre d’une enquête sur de possibles malversations financières dans le cadre d’un projet de centrale thermique. Parmi les personnes arrêtées, deux cadres d’Ecobank, inculpés pour “complicité de faux et usage de faux”.
Selon le syndicat, les deux hommes ne sont pas impliqués dans les détournements présumés de fonds. Le SYNABEF estime qu’ils n’ont fait que leur travail, dans les règles. Il demande donc leur “relaxe immédiate et l’abandon des poursuites”.
Les deux cadres ont été auditionnés lundi dernier par le juge d’instruction. Le lendemain, leur avocat a déposé une demande de libération provisoire.
Encadré : Voici les 15 points de revendications
1- La relaxe immédiate et l’abandon des poursuites à l’encontre des camarades Birom Diop et Alassane Touré d’ECOBANK Mali pour avoir agi conformément aux procédures et à la réglementation bancaire;
2- Le retour sans délai, avec rappel des salaires des 158 travailleurs licenciés injustement pour des raisons de revendications à UBIPHARM depuis le 1er décembre 2023 et la satisfaction totale et entière de leurs points de revendications légitimes;
3- La finalisation et la signature de la Convention collective de l’AREPHARM et celle des Commerces;
4- La réintégration, à leur poste initial, sans délai et sans conditions avec rappel des salaires des huit (08) camarades de la société PETRO BAMA injustement licenciés pour avoir suivi le mot d’ordre d’arrêt de travail décrété par le SYNABEF;
5- L’annulation et le retour sans délai, à leur poste initial, des sept (07) syndicalistes licenciés par BARAKA PETROLEUM sans avis ni consultation de l’inspection du travail dont l’autorisation est requise avant tout licenciement avec rappel des salaires;
6- Le retrait pur et simple de l’agrément de l’Association BEREBEN ainsi que l’arrêt de tout financement par les banques;
7- Le retour sans délai avec rappel des salaires des travailleurs licenciés depuis 2022 du Dépôt SANKE et du Dépôt SHELL TABAКОТО;
8- L’élargissement des primes de caisses avec rappel à compter de janvier 2024, aux guichetiers intérimaires et permanents à PMU Mali;
9- La mise en œuvre du protocole d’accord du 31 décembre 2024 sur l’augmentation du taux des ristournes des revendeurs de PMU Mali;
10- La régularisation de 300 intérimaires par an à compter de janvier 2024 avec rappel;
11- Le remboursement des coulages supportés illégalement par les camarades Gérants des GPP et notamment de la station OLA Energie, durant toute la période de gérance;
12- Le retour avec rappel des salaires du camarade Karim Diallo, Secrétaire à l’Organisation du comité syndical STAR-OIL licencié sur simple plainte infondée d’un client;
13- L’application immédiate des dispositions du Code du Travail et de la Convention Collective des Entreprises Pétrolières par les sociétés : PETRO N’DIAYE, PETRO BAMA, BARAKA PETROLEUM, SOTRAKA, GAMBY SERVICES. YARA SERVICES, SOMAYAF, STAR-OIL, CM-ENERGIE, ORYX-ENERGIES ET VIVO-ENERGIE.
14- Le strict respect du décret N°148 PG-RM du 22 novembre 1971, fixant les modalités de gestion et de financement du fonds social dans toutes les entreprises:
15- Paiement des 10 mois d’arriérés de salaires aux travailleurs de la société AUXIGAGES.