
Le monde entier commémore chaque 3 mai, la journée de la liberté de la presse. Thème de cette année : “Informer dans un monde nouveau – L’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias”. “Malheureusement, cette année et pour la première fois en 27 ans, le Centre national de presse Norbert Zongo ne pourra pas tenir le pari de l’organisation de cette journée”, indique le Centre ce 3 mai.
Selon cette faîtière des journalistes, “un silence s’impose cette année”. Au regard notamment des “dures réalités des conditions d’exercice de la liberté d’expression et de presse dans notre pays”. Le contexte est marqué, dit-il, par des enlèvements, des enrôlements forcés et des disparitions de journalistes dont deux responsables du Centre.
“Une dizaine de nos confrères sont portés disparus et plusieurs autres contraints à l’exil”, déplore le CNP-NZ. Qui dit avoir choisi de surseoir aux activités commémoratives de cette journée mondiale cette année. “En raison de ce contexte national marqué par ces difficultés et des défis de tous ordres pour les organes et les professionnels des médias, le Centre est dans l’impossibilité d’organiser des activités commémoratives de cette journée mondiale de la liberté de la presse 2025”, indique le communiqué. Tout en espérant de “meilleurs jours pour les médias”.
Le Centre national de presse Norbert Zongo réaffirme, en outre, “son soutien et ses encouragements aux femmes et hommes de médias, aux entreprises de presse qui traversent des moments difficiles”. Ainsi qu’aux “familles des journalistes privés de liberté”.
Il invite par ailleurs les journalistes à “maintenir le flambeau du professionnalisme, de la confraternité et de l’engagement et à avoir une pensée pour leurs confrères privés de liberté”. Il formule le vœu qu’ils puissent regagner leurs familles et leurs Rédactions, sains et saufs et dans les plus brefs délais”.
Reporters sans frontières (RSF) a publié vendredi, le classement mondial sur la liberté de la presse.
Le Burkina Faso est passé du 86e rang en 2024, à la 105e place en 2025, perdant ainsi 19 places. Il avait perdu 28 places en 2024, chutant de la 58e place en 2023 à la 86e.
Selon RSF, la liberté de la presse connaît un recul inquiétant en Afrique subsaharienne. Le Mali par exemple a perdu 5 places entre 2024 et 2025. Il est classé 119e sur le plan mondial.
“Pour la première fois dans l’histoire du classement, les conditions d’exercice du journalisme sont difficiles voire très graves dans la moitié des pays du monde et satisfaisantes dans moins d’un pays sur quatre seulement”, relève RSF.
En effet, dans 42 pays, représentant plus de la moitié de la population mondiale, la situation est jugée “très grave”. Et la liberté de la presse y est totalement absente. Exercer le journalisme y est particulièrement dangereux”. En Palestine par exemple, près de 200 professionnels de l’information, dont au moins 43 dans l’exercice de leur travail, ont été tués en moins de deux ans.
Sur 180 États classés, les pays scandinaves (Norvège, Danemark, Suède) occupent les premières places alors que l’Érythrée (en Afrique de l’Est) tient la queue.
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