
La mairie de l’arrondissement 11 de Ouagadougou a procédé, ce 19 mai, au baptême de cinq avenues. Les enseignes portent les identités de cinq compagnons d’infortune du Capitaine Thomas Sankara. Gannoaga Frédéric Kiemdé, Bonaventure Kompaoré, Patenema Soré, Wallilaye Ouédraogo et Ralegwindé Christophe Saba sont désormais immortalisés dans l’arrondissement 11. Mais pas seulement eux. Le baptême des avenues continue demain avec, en vedette, les sept autres martyrs, tous tombés avec Sankara le 15-Octobre : Patrice Zagré, Abdoulaye Gouem, Emmanuel Bationo, Hamado Ouédraogo, Noufou Sawadogo, Der Somda et Paulin Bamouni. L’Etat burkinabè a ainsi décidé de les faire entrer dans le Panthéon de l’histoire politique du pays aux côtés du Président Sankara qui, lui, a été élevé au rang de héros national. Des représentants des familles des martyrs étaient présents, ce matin, à la cérémonie.
La voirie urbaine, précédemment identifiée par le numéro 50.01, sise au secteur 50 dans l’Arrondissement n°11, débutant au Nord par la rue 50.02 et finissant au Sud par la rue 50.242, est dénommée “Rue Gannoaga Frédéric Kiemdé”. En reconnaissance à son engagement et son dévouement pour la nation.

La cérémonie a eu lieu en présence de représentants de la famille Kiemdé, du Président du mémorial Thomas Sankara et de bien d’autres personnalités. Elle a été présidée par la troisième vice-présidente de la Délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Mamounata Ouédraogo/Tiemtoré, représentant le PDS.

Paul Dipama, cousin du regretté Gannoaga Frédéric Kiemdé, s’est réjoui de cette initiative. Pour lui, c’est un honneur qu’après 38 ans, les mérites de son cousin soient reconnus. Il a traduit les remerciements de la famille aux autorités burkinabè.
L’avenue Bonaventure Kompaoré est celle qui, auparavant, portait le numéro 51.151, au secteur 51, du même arrondissement. Elle porte désormais le nom “Avenue Bonaventure Kompaoré”. Ce dernier occupait le poste de chef du département politique à la Présidence du Faso au moment des événements tragiques. Il avait 31 ans. Et était père de deux enfants dont une fille et un garçon.

Pour sa famille, cette cérémonie ne le ramènera certes pas à la vie mais l’initiative la réconforte. Elle a désormais l’assurance qu’il a mené une vie utile. En entrant dans le panthéon de l’histoire, il entre, selon la famille, dans le cercle restreint des immortels.
Le gendarme Patenema Soré a été également immortalisé au cours de cette cérémonie. Son nom est gravé à la Rue n° 51.128, en face de la gendarmerie de l’arrondissement 11. Né le 10 mars 1956 à Tema, Patenema Soré, sous-officier de la gendarmerie nationale, était membre du Conseil national de la révolution et de la garde rapprochée du Capitaine Thomas Sankara.

Pour la famille Soré, le baptême de cette avenue est un honneur. Le représentant de la famille, Mahomed Soré, a témoigné sa gratitude aux autorités pour avoir pensé à immortaliser ce militant de la Révolution.
La rue numéro 51.330, au secteur 51, dans l’Arrondissement n° 11, elle, portera désormais le nom “Avenue Wallilaye Ouédraogo”. “Nous sommes très heureux de cette reconnaissance de la nation”, déclare Ousmane Ouédraogo, frère cadet du défunt. “Nous n’étions pas contents mais aujourd’hui, nous sommes soulagés”, a-t-il mentionné. Il souhaite vivement la paix au Faso.
Un autre martyr, Ralegwindé Christophe Saba, voit son nom attribué à la rue numéro 51.261, au secteur 51 de l’arrondissement 11. Cette rue devient l’Avenue Ralegwindé Christophe Saba. Il était Secrétaire permanent du Conseil national de la révolution (SP/CNR). Et faisait partie de l’équipe de judo de l’armée. Il avait un brevet militaire en parachutisme.
Joseph Saba, petit frère du regretté, a loué l’initiative des autorités. Il a notamment salué les “efforts inlassables” du Président Ibrahim Traoré qui ont permis, selon lui, d’aboutir à cette “immortalisation”. La vérité a jailli et le droit a été dit, a-t-il affirmé. Précisant que “les martyrs reposent désormais en paix”.