A la UneDéfense et Sécurité

Burkina Faso/SYSDEF 2025 : Des pistes de solution contre le terrorisme 

La deuxième édition du salon international Synergie sûreté, défense et sécurité (SYSDEF) bat son plein, du 8 au 10 mai, à Ouagadougou. Thème de réflexion : “Défense, sécurité et protection civile : enjeux et approches innovantes pour des territoires pacifiés et prospères”. Des spécialistes ont ainsi proposé, lors de la conférence inaugurale, des pistes de solution contre le terrorisme. Une préoccupation majeure pour les pays de l’Alliance des États du Sahel.

Le directeur des opérations de Cybastion, André Biyong, lève un coin du voile. Sa société, de droit américain, est spécialisée dans les solutions technologiques, les infrastructures, les solutions digitales et de cybersécurité. Elle travaille au Burkina depuis cinq ans.

Louis Diakité, président du groupe SANCFIS

Pour faire face à l’hydre terroriste, il faut apporter impérativement “des solutions technologiques innovantes”, affirme-t-il sans détour. Et il va falloir s’adapter au fur et à mesure. “La menace grandit, évolue, se transforme et se modernise en même temps que les moyens technologiques”, affirme-t-il. Précisant qu’il faut des outils “plus évolutifs, plus avancés”. Equipements, moyens humains, équipes tactiques, renseignement.

L’autre défi, selon André Biyong, c’est l’appropriation. Pour lui, les équipes locales doivent faire partie de la solution; elles doivent être formées pour bien comprendre ce qu’elles font, savoir manipuler les technologies. Il ne s’agit pas, dit-il, de venir faire les choses à leur place.

André Biyong, directeur des opérations de Cybastion

Il faut savoir également réunir l’information pour anticiper ou intervenir afin de neutraliser des menaces. Pour cela, il faudra évoluer vers des solutions technologiques qui facilitent le traitement de l’information. “La complexité des menaces exige que l’on ait des capacités accrues en termes de traitement de l’information”, dit-il.

Louis Diakité, président du groupe SANCFIS Faso SA, lui, pense que les pays africains doivent dominer. Ils doivent s’approprier la technologie et aller vers une production locale. De ce fait, les relations sud-sud doivent être privilégiées, préconise-t-il. SANCFIS affirme tirer son expérience de l’Afrique du sud. Dans ce pays, deux technologies ont essentiellement intéressé les responsables de cette société. Il s’agit de la production de véhicules blindés militaires et la production de munitions. Pour le président du groupe SANCFIS, les pays africains doivent avoir la capacité de monter leurs propres usines de fabrication de véhicules blindés.

Aller vers une autonomisation de l’armée

“Nous voulons proposer une usine de fabrication de munitions de petits calibres. Ce qui permettra à l’armée d’être plus autonome”, ajoute M. Diakité. Cela contribuerait, dit-il, à éviter les blocages au cas où les pays fournisseurs refusent de livrer leurs munitions. Et comme pour insister sur la nécessité de copier les bons exemples, il revient sur le cas de l’Afrique du Sud. “Pourquoi pas au Burkina Faso ?”, s’interroge-t-il. Avant d’ajouter qu’il est nécessaire pour le “pays des Hommes intègres” de développer son autonomie stratégique.

Si certains intervenants ont directement proposé des solutions pour venir à bout de l’hydre terroriste, Alontsev Vladislav, lui, a partagé avec les participants, une approche russe. Cette approche pourrait, dit-il, servir pour la sécurité du Burkina et des pays du Sahel. Il est expert pour la compagnie Rosoboronexport. Il fait partie de la délégation russe présente à ce deuxième SYSDEF. Le terrorisme ? C’est est une menace globale pour la sécurité internationale, affirme-t-il. Les États devraient donc ’“assurer leur stabilité globale et le niveau requis de sécurité”.

Selon lui, 50% des morts causés par le terrorisme dans le monde entier l’ont été Sahel. La nécessité d’etudier les principaux armements utilisés par le terrorisme s’impose donc. Ces armements sont, pour la plupart, des armes légères (70%) et 25% d’engins explosifs improvisés. Aussi, les moyens de lutte à privilégier sont entre autres, les armes légères, les moyens individuels de protection blindée, les moyens d’optique tactique, les véhicules blindés.

La criminalité transfrontalière, la contrebande, le trafic de drogue, des armes et des êtres humains sont parfois des phénomènes difficiles à contrecarrer, souligne le conférencier. Pour lui, les pays du Sahel doivent “veiller à la sécurité de leurs frontières”. Un système de contrôle frontalier à travers des drones modernes comme le kamikazer, les drones de reconnaissance et les drones FPV, sera “sans doute” dune grande utilité.

A ce propos, il évoque l’expérience des conflits internationaux. Cela a permis à l’industrie russe de mettre au point les drones les plus sophistiqués.

Les États devraient par ailleurs “développer des moyens anti-émeutes pour contrer les désordres pouvant conduire aux guerres civiles”. “Il ne faut pas les permettre, il faut les prévenir”, souligne-t-il. Et d’ajouter que son pays est prêt à proposer à “ses amis africains”, des systèmes russes de cybersécurité avec, à la clé, des formations.

Les efforts du Président burkinabè Ibrahim Traoré pour maintenir la sécurité de son pays ont été salués lors de cette conférence. Notamment par un conférencier turque. Selon ce dernier, l’une des nouvelles approches consiste à se réunir plus fréquemment afin d’échanger et trouver des solutions.

Les équipements en drones sont aussi un moyen efficace de venir à bout de l’ennemi, insiste le conférencier.

La société SANCFIS se veut “une société panafricaniste”. Foi de son président Louis Diakité. Elle travaille sur des commissions locales d’équipements et est présente dans neuf pays. Elle a été créée en 1992 mais était plus orientée sur les télécommunications. Depuis sa date de création, la société a beaucoup évolué, confie son président. Elle œuvre aujourd’hui dans le cadre de la cybersécurité civile, militaire, aéronautique, etc.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page