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Burkina Faso : Pissyamba Ouédraogo élu Secrétaire exécutif du REN-LAC

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a un nouveau bureau exécutif. L’instance dirigeante a été renouvelée le 25 avril lors de la 25e Assemblée générale ordinaire, à Ouagadougou. Pissyamba Ouédraogo, ancien Secrétaire exécutif adjoint, conduit désormais la destinée de cette organisation pour un mandat de trois ans.

L’ancien Secrétaire exécutif adjoint du REN-LAC (2022-2025), Pissyamba Ouédraogo, assure désormais la fonction de Secrétaire exécutif. Son prédécesseur, Sagado Nacanabo, est à la fin de ses deux mandats successifs (2019-2022 et 2022-2025). Il a été élevé au rang de membre d’honneur du Réseau.

Le nouveau Secrétaire exécutif dit mesurer l’immensité de la tâche. Objectif : poursuivre la lutte afin de réduire de manière considérable la corruption au Burkina Faso. Il s’agit, dit-il, de “consolider les acquis du Réseau afin de relever les énormes défis dans un environnement difficile et complexe”.

“Le contexte national reste marqué par des pratiques de crimes économiques (…) Les révélations faites au cours de l’année 2024 nous montrent à souhait que certains agents profitent du contexte d’insécurité pour s’enrichir de façon illicite”. Il cite par exemple l’“affaire Amidou Tiegnan”, relatif à un détournement de fonds au ministère de l’Action humanitaire.
Ce procès a révélé, dit-il, le niveau de dysfonctionnement de l’administration. Et aussi la manière dont certains agents de l’Etat en profitent pour détourner de l’argent public à des fins privés.

Le REN-LAC espère voir se réaliser la suite de l’instruction, annoncée par le procureur du Faso près le tribunal de grande instance Ouaga 1, le 10 janvier dernier. “Pour nous, le plus important dans cette affaire, c’est d’arriver à bien situer les responsabilités aux différents niveaux de la chaîne administrative afin que les coupables soient punis”, a-t-il lancé.

Il plaide également pour un renforcement des capacités opérationnelles des structures de contrôle. Afin de les rendre plus efficaces.

Maintenir la pression par un contrôle efficace

Le rapport 2023 sur la corruption au Burkina indique une baisse du phénomène d’environ 20 points. Mais “la situation demeure préoccupante, marquée notamment par des pratiques de crimes économiques”.

Le Bureau exécutif du REN-LAC

En 2024 par exemple, le REN-LAC a suivi 131 dossiers judiciaires dont 27 nouveaux dossiers introduits. Le Réseau a également enregistré 918 plaintes en 2024 contre 728 en 2023. Il est donc impératif, selon Pissyamba Ouédraogo, de poursuivre la sensibilisation, la formation, l’action judiciaire et le plaidoyer auprès des acteurs étatiques.

Liberté d’expression et de presse pour une lutte efficace

La lutte contre la corruption nécessite un espace civique empreint de liberté d’expression et de presse. Il s’agit donc de créer, selon le Secrétaire exécutif, les dynamiques nécessaires afin que les citoyens et les journalistes continuent de dénoncer les faits de corruption.

Le REN-LAC plaide également pour l’adoption d’une loi portant “protection des lanceurs d’alerte au Burkina”. Son Secrétaire exécutif salue, à ce sujet, le rôle de la presse dans la lutte contre la corruption. Certes, les moyens matériels, financiers et humains dont dispose la presse sont insuffisants. En plus, le contexte national est marqué par l’insécurité et la réduction de l’espace civique. Mais “certains journalistes continuent d’abattre un travail de qualité en quête d’une gouvernance vertueuse qui doit être reconnu à sa juste valeur”, se réjouit le REN-LAC.

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La presse constitue, dit-il, un pilier important dans la lutte contre la corruption. L’organisation plaide ainsi pour une presse “plus libre, qui puisse jouer convenablement son rôle”.

Le journaliste Atiana Serge Oulon, vainqueur du Prix de lutte anti-corruption (édition 2023), a été interpellé en juin 2024. Il était alors directeur de publication du bimensuel d’investigation L’Événement. Même si, jusque-là, aucune raison officielle n’a été avancée, des sources concordantes indiquent que cette interpellation est liée à ses productions journalistiques.

Encadré : Les membres du Bureau exécutif

Secrétaire exécutif (SE) : M. Pissyamba Ouédraogo (sociologue et attaché de santé)

Secrétaire exécutif adjoint (SEA) : M. Salfo Lingani (sociologue et enseignant d’université)

Secrétaire à l’Information et à la Communication (SIC) : Madame Flore Désiré Wendyam Somda/Bissyandé (juriste)

Secrétaire adjoint à l’Information et à la Communication (SAIC) : Madame Hélène Sandwidi (institutrice)

Secrétaire chargé des Études et des Enquêtes (SCEE) : M. Issouf Paré, (économiste-statisticien)

Secrétaire adjoint chargé des Études et des Enquêtes (SACEE) : M. Noufé Tiatité (économiste et enseignant d’université)

Trésorière générale (TG) : Madame Marie Yonli née Zomodo, juriste et inspectrice de l’éducation nationale

Trésorière générale adjoint (TGA) : Madame Maryse Alima Gansoré née Zagré (institutrice).

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