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Burkina Faso/Bilharziose : Traitement de masse pour plus de 3 millions de personnes 

La campagne contre la schistosomiase, communément appelée bilharziose, a débuté le 5 mai au Burkina Faso. Le lancement officiel a eu lieu ce 6 mai, à Ouagadougou. Elle permettra de traiter au total, 3 491 412 personnes dont 2 570 940 enfants d’âge scolaire (5-14 ans). Au centre médical urbain du secteur 16 de Ouagadougou, où s’est déroulé le lancement, 93 267 personnes sont concernées par cette campagne dont 32 327 enfants de 5 à 15 ans et 60 940 adultes. 

La maladie se manifeste par des douleurs pendant l’urine. Et même la présence de sang dans les urines et dans les selles. A un stade avancé, elle peut créer un cancer de la vessie. A cela s’ajoutent la stérilité, les fausses couches à répétitions, les atteintes hépatiques, cardiaques et pulmonaires. Altérant ainsi significativement la qualité de vie des personnes concernées. Avec un impact sur le développement socio-économique des communautés.

Les enfants de 5 à 14 ans sont le plus exposés à la maladie

La campagne concerne également ce que les spécialistes appellent les “géohelminthiases”. Elles sont dues à des parasites provenant des excréments. Surtout dans les zones à mauvaises conditions sanitaires. Les enfants infestés présentent des troubles nutritionnels et physiques. Dans le cas des filles et des femmes infestées en âge de procréer, on observe des pertes de sang. Avec des risques de mortalité maternelle et infantile.

Les personnes âgées d’au moins 5 ans recevront ainsi, pendant la campagne, des comprimés. Selon les spécialistes de santé, cela devrait permettre de réduire la mortalité et la morbidité. Et d’éviter également les cas de “complications graves”.

Des élèves des écoles Kolog-koom

La coordonnatrice du programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées, Boezemwendé Ouoba/Kaboré, est formelle : il est bien possible de mettre fin à cette maladie. Ou, à défaut, de réduire, de façon drastique, les conséquences sur la santé humaine.

Les sources de contamination ? L’eau souillée, les excréments ou les urines déjà contaminées. La maladie est surtout constatée chez les enfants d’âge scolaire, 5 à 14 ans, les familles de pêcheurs et les populations vivant au niveau des zones irriguées.

“C’est une maladie endémique dans plusieurs régions du Burkina avec des prévalences autour de 10%”, révèle le ministère de la Santé. Mais au district sanitaire de Batié, la prévalence est plus élevée. Et cela s’explique : Il y a de gros problèmes d’accessibilité à l’eau potable. Contraignant ainsi certains citoyens de cette localité à consommer l’eau des mares et des barrages.

Autre problème : la mobilité de la population. Selon le ministère, alors que se déroulent les campagnes de traitement, certains habitants de cette partie du pays traversent la frontière et se retrouvent au Ghana. A leur retour, ils sont encore porteurs du parasite. Le cycle de transmission reprend donc de plus belle.

Le Burkina entend donc juguler le problème par une campagne de masse telle que recommandée par l’OMS.

Le gouvernement a ainsi reçu l’appui de partenaires techniques et financiers. “L’Albendazole a été mise à disposition par END Fund, à travers Sightsavers et GlaxoSmithKline. Le praziquantel par Merck KGaA en collaboration avec l’OMS”, affirme la coordinatrice. Qui appelle également la population cible à adhérer à cette campagne.

Des écoles ayant de grandes cibles vont bénéficier de la campagne. La principale cible étant les enfants.

La campagne va se dérouler surtout dans les écoles et les villages. Au total, huit régions sont concernées. Il s’agit de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre, du Centre-Est, du Centre-Nord, du Centre-ouest, de l’Est et du Nord. L’opération ainsi entamée aura lieu dans 27 districts sanitaires.

Selon Mme Édith Somda/Guiébré, infirmière d’Etat en service au centre médical urbain du secteur 16 de Ouagadougou, le traitement tient compte de la taille des enfants. Le médicament donné aux enfants et aux adultes est essentiellement le praziquantel. Pour un enfant mesurant 150cm par exemple, la dose est de deux comprimés et demi, en prise unique. L’Albendazole, lui, est associé dans le traitement des “géohelminthiases” chez les enfants.

Yempoaka Sankara, élève en classe de CM2 à l’école Kolog-koom B, elle, remercie vivement les autorités. Elle apprécie cette initiative qui leur “permettra d’être en bonne santé pour mieux étudier”. Elle invite de ce fait ses camarades à prendre convenablement les comprimés qui leur sont remis.

La première phase de la campagne, qui vient d’être lancée, va coûter 700 millions de francs CFA selon le ministère de la Santé. Elle se tient du 05 au 10 mai. Une seconde phase est prévue en octobre.

Les enfants du complexe scolaire Kolog-koom de Ouagadougou, ont accueilli, ce matin, les autorités (des ministères de la Santé et de l’Éducation nationale) avec des chants et des applaudissements. Pour montrer leur “engagement patriotique”, ils ont chanté l’hymne national, le Ditanyè, en langue nationale mooré.

Encadré : Le programme de la campagne 

Cette campagne cible 27 districts sanitaires de 8 régions :

Boucle du Mouhoun : Boromo, Dédougou, Nouna, Solenzo, Toma, Tougan

Cascades : Banfora, Mangodara, Sindou.

Centre : Baskuy, Sig-Nonghin

Centre-Est : Bittou, Pouytenga, Tenkodogo

Centre-Nord : Barsalogho, Kongoussi

Centre-Ouest : Nanoro, Réo

Est : Diapaga, Fada N’Gourma, Gayéri, Manni, Pama

Nord : Ouahigouya, Séguénéga, Yako, Titao

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