
C’est officiel. Les prix des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux dégringolent à partir de ce 26 mai. En clair, ils connaissent une baisse. “La mesure est applicable aux formations sanitaires publiques et aux formations sanitaires conventionnées”, indique le ministre de la Santé, Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou. Il a tenu, à ce sujet, une conférence de presse cet après-midi.
Les prix de vente public des médicaments essentiels génériques (MEG) et des consommables médicaux connaissent une baisse par rapport aux prix de 2023. Cette décision entre en vigueur à partir de ce lundi 26 mai.
Le taux de marge des Dépôts répartiteurs de district (DRD) passe ainsi de 7,5% à une marge de 6% avec une marge moyenne des produits fixée à 4,31%. Le ministre de la Santé mentionne, à titre d’exemple, que pour une commande de produits de santé d’une valeur d’un million de francs CFA à la CAMEG, le DRD enregistrera une réduction de trois cent mille francs CFA.

Le taux de marge des formations sanitaires publiques, lui, passe de 30% à une marge de 25% avec une marge moyenne des produits fixée à 15,74%. Pour une commande de produits de santé d’une valeur d’ un million de francs au DRD, par exemple, la formation sanitaire publique enregistre une réduction de 140 000 FCFA.
Les baisses des prix de vente public varient, selon le ministre, de 10% à 46% pour les formes comprimées, de 0,2% à 55% pour les formes injectables, de 1% à 20% pour les formes sirops/suspensions et de 0,6% à 25% pour les autres formes galéniques.
Pour Dr Kargougou, la baisse des prix est plus importante concernant certaines catégories de produits. Pour les médicaments par exemple, la plaquette de Captopril 25 mg comprimé, médicament antihypertenseur, passe de 140 FCFA à 75 FCFA, soit une réduction de 46%. Pour un traitement de trois mois, le patient économise 1200 FCFA par rapport à I’année 2024.

L’insuline injectable, utilisé dans le traitement du diabète, elle, passe de 2750 FCFA à 2 500 FCFA, soit une réduction de 9%. Pour un traitement de trois mois avec une injection journalière, le patient économise 22 500 FCFA par rapport à l’année 2024. Le flacon de sirop de Carbocistéine 5% passe de 700 FCFA à 625 F CFA. Soit une réduction de 10,71%. Quant au complexe vitaminique Bl+B6, il passe de 750 FCFA à 600 FCFA la plaquette de 10 comprimés soit une réduction de 20%.
Place maintenant aux consommables médicaux. A titre d’exemple, le prix public des gants d’examen de taille large et medium passe de 75 FCFA à 40 francs, soit une réduction de 46, 6%.
Une baisse particulière a par ailleurs été consentie pour les vaccins et sérums aux portes frontalières. Une baisse est également observée au niveau des prix de vente public des doses unitaires des vaccins, sérum antivenimeux, anti méningococcique ACWY-135 et antirabique au niveau de la CAMEG. Les réductions sont respectivement de 90,84%, 15%, 16,62% et 72,14%.
L’ampoule du sérum antivenimeux polyvalent Afrique de l’Ouest injectable qui coûtait 21 833 FCFA est cédé à un prix de vente public de 2 000 FCFA, prix de cession CAMEG sans aucune marge appliquée mais plutôt une réduction de 19 833 FCFA. La perte annuelle de la CAMEG pour ce produit est estimée à environ 166 millions de francs CFA. Aussi, pour cette molécule subventionnée par la CAMEG, aucune marge n’est appliquée sur les autres maillons de la chaîne de distribution.
Le département de la Santé a aussi pensé aux voyageurs. Afin de rendre accessible financièrement leur vaccination, notamment pour le pèlerinage à la Mecque, une baisse des prix des vaccins anti méningococcique ACYW-135b et antiamaril a été consentie. Cela entraînera une perte à la CAMEG d’environ 241 millions FCFA par an.
Il en est de même pour le vaccin antirabique dont le prix de cession est en deçà du prix de revient et pour lequel la perte annuelle induite est de 75 millions FCFA. Les pertes cumulées des 3 vaccins et du sérum sont estimées à 482 millions de FCFA.
Selon le ministre Kargougou, une réunion virtuelle à été tenue avec l’ensemble des acteurs concernés par la mise en œuvre de ces prix. Instruction leur a été donnée de procéder à des inventaires tous azimuts afin que ce lundi les nouveaux prix soient affichés.
Pour l’instant, le ministre dit ne pas pouvoir estimer la perte globale que cette réduction de prix va engendrer. “Nous sommes toujours en train de faire le point à ce niveau”, a-t-il déclaré. Il souligne cependant qu’en consacrant cette réduction, c’est l’État qui paie à la place des patients. Selon lui, la CAMEG, les districts sanitaires, les Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA) font des efforts qui méritent d’être salués. De même que les Centres de santé et de promotion sociale (CSPS), les hôpitaux universitaires et régionaux.
Le ministre rassure les populations quant à l’efficacité des MEG. “Ce sont des médicaments de qualité”, mentionne-t-il. Il affirme cependant ne pas tolérer le fait que ces médicaments coûtent plus chers dans certains dépôts publics que dans les officines privées.
“Je puis vous assurer que de très hautes instructions nous ont été données pour que nous nous assurions que cette baisse est observée. Nos équipes techniques vont se déployer sur le terrain pour s’en assurer”, a déclaré Dr Kargougou.
Il relève que la réglementation peut conduire à une révision annuelle et même semestrielle des prix. Révisions à l’issue de laquelle, les prix pourraient connaître encore d’autres baisses. Selon lui, le Burkina avance vers une production locale de certains médicaments.