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Mausolée Thomas Sankara : Pour célébrer l’engagement du Capitaine et ses douze compagnons

Le Capitaine Thomas Sankara et douze de ses compagnons reposent désormais à leur lieu de chute. Là où ils ont été assassinés en octobre 1987. Ce lieu où est désormais érigé un monument de mémoire : le mausolée Thomas Sankara. Un mausolée orienté vers le sud, et les sépultures du Capitaine Sankara et ses douze compagnons disposés du nord au sud. La tombe de Sankara se trouvant au milieu, entourée de celles des autres. Six à gauche et six à droite. Une architecture, une symbolique pour célébrer leur engagement. L’inauguration de ce mausolée a eu lieu ce 17 mai à Ouagadougou. Sous la présidence du Chef de l’État, le Capitaine lbrahim Traoré, représenté à cette cérémonie par le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo. 

21 coups de canon. Des salves d’honneur pour des hommes d’honneur. A travers ce mausolée, c’est une sépulture digne que l’Etat et la Nation burkinabè offrent au Président Sankara et douze ses compagnons. Il met un terme à un parcours marqué par des péripéties : inhumation au cimetière de Dagnoền, profanation des tombes, exhumation des restes pour des besoins d’enquête judiciaires.

Le Capitaine Thomas Sankara et douze de ses compagnons reposent désormais ici (@DR)

Le mausolée est conçu en forme d’œil. Il est composé de grands segments de cercle de plus de sept mètres de hauteur. Il dispose d’une rampe monumentale et de marches descendantes, représentant les 13 martyrs. L’enveloppe extérieure est faite de blocs de latérite taillée.

L’architecture du mausolée allie tradition et modernité, avec une nette inclination vers la tradition. Elle raconte et matérialise l’histoire brutalement interrompue du Président Sankara et douze de ses compagnons.

Du cimetière de Dagnoën au mausolée Thomas Sankara

Un mausolée construit selon une symbolique solaire, la vie humaine commence à l’est (lever du soleil) et s’achève à l’ouest (coucher du soleil). Arrachés prématurément à la vie, Sankara et ses compagnons n’ont pas atteint le couchant, indiquent les organisateurs.

Au plafond du mausolée, treize persiennes laissent filtrer la lumière du soleil, créant un effet lumineux particulier à l’intérieur. Ces ouvertures symbolisent le vide laissé par les disparus. L’ensemble du mausolée est bâti en blocs de terre comprimée, un matériau traditionnel, renforcé par des blocs de latérite à l’extérieur. Un choix écologique qui s’inscrit dans la vision de Sankara. Il prônait l’autonomie, la sobriété et la valorisation des ressources locales pour un développement durable du Burkina Faso. C’est un type de construction adapté au climat sahélien.

Remise des plaques des rues aux familles des martyrs (@DR)

Le site est entouré d’une esplanade, soutenue par des murailles de rétention en granite condensé, créant une harmonie entre architecture contemporaine et savoir-faire local. Le tout reflète une vision futuriste enracinée, traduisant le rêve de Sankara pour un Burkina Faso indépendant, digne et résilient.

A travers ce mausolée, l’Etat du Burkina Faso entend maintenir allumée la flamme de la Révolution, souligne le Capitaine Ibrahim Traoré dans son discours lu par le Premier ministre. Pour lui, ce projet se veut panafricain et populaire parce que Sankara lui-même était une icône d’envergure mondiale. Le gouvernement burkinabè veut préserver et promouvoir l’héritage politique du Père de la Révolution d’Août 1983.

Ce mausolée n’est pas, dit-il, une simple bâtisse. C’est un lieu de mémoire qui rappelle à la conscience collective des Burkinabè, des combattants de la liberté et de tous les hommes épris de justice, le sacrifice du Président Thomas Sankara.

Le Chef de l’État rend par ailleurs hommage aux familles des victimes qui ont porté le poids de l’histoire sans fléchir.

17 mai 1983, une date retenue comme celle du déclenchement de la Révolution démocratique et populaire (RDP) à la suite de l’arrestation de Thomas Sankara, alors Premier ministre du Conseil de Salut du Peuple (CSP). Ce n’est donc pas un hasard si l’inauguration se tient ce 17 mai.

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, était présent à cette cérémonie. Celui du Tchad, Allah-Maye Halina, également. Des membres de gouvernement de pays amis comme le Niger, le Mali, le Ghana et bien d’autres ont aussi rendu hommage à ces figures emblématiques de la Révolution d’Août.

Des rues sont baptisées, à cette occasion, au nom de chacun des douze compagnons du Capitaine Thomas Sankara. Cela au regard du sacrifice suprême consenti pour la dignité du peuple burkinabè. L’inscription de ces noms, plus qu’un devoir de mémoire, sera une école destinée à enseigner aux générations actuelles et futures, les valeurs d’intégrité, de dignité, de civisme et de patriotisme défendues par les martyrs.

Le mausolée marque, selon le Premier ministre, le départ d’un grand projet : le Mémorial Thomas Sankara. Il sera érigé sur le site historique du Conseil de l’entente, lieu de l’assassinat des treize martyrs. D’une superficie de vingt hectares, il accueillera plusieurs infrastructures. Il est ainsi prévu une tour de 87 mètres, un mausolée de 10 mètres, une maison des mémoires, un musée. Mais aussi une bibliothèque, une médiathèque, une salle d’exposition et un flambeau de la révolution. Également une salle polyvalente, des ateliers d’innovation, des boutiques, des restaurants, un centre téléphérique, des statues, le parc Thomas Sankara et des espaces aménagés.

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