
Ils étaient nombreux ce matin à la place Tiefo Amoro de Bobo-Dioulasso. Prêts, disent-ils, “à soutenir le Chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré”. Ils ont scandé son nom et ceux de ses homologues de l’Alliance des États du Sahel (AES). Indignation également suite aux propos jugés scandaleux du Général américain Michael Langley. Il a récemment déclaré que le Capitaine Ibrahim Traoré utilisait les recettes issues du secteur de l’or pour la protection de son régime.
Le meeting a été conduit par la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC), section des Hauts-Bassins.
Chants, coups sifflet, pas de danse, pancartes sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, “IB à vie”, “vive la transition” ou encore “Ibrahim Traoré, 40 ans au pouvoir”. Tee-shirts également à l’effigie du Capitaine Traoré et estampillé du drapeau de l’AES. Et justement à propos de l’Alliance des États du Sahel, on aperçoit les “tronches” des Généraux d’armée Assimi Goïta du Mali et Abdourahamane Tiani du Niger.
“Nous sommes sortis pour dire non aux impérialistes. Aujourd’hui, nous ne doutons pas des compétences du Président Ibrahim Traoré. Nous lui faisons confiance”, affirme l’un des manifestants, Bachirou Belém. Selon lui, le Capitaine Traoré est “la seule voie pour rompre avec l’impérialisme”. Et il mérite, dit-il, “le soutien de tous le peuple Burkinabè”. Chapeau également à ses homologues du Mali et du Niger.

Selon Suzanne Bationo, en première ligne de la manifestation, ce meeting était vraiment nécessaire. “Le peuple burkinabè doit veiller à ce que le Capitaine Ibrahim Traoré soit à l’abri de toute déstabilisation”, déclare-t-elle. Avant de rassurer : “Le Capitaine Traoré peut compter sur nous. Nous refusons qu’il lui arrive quoi que ce soit. Et nous disons non aux impérialistes”.

Ici, à la Place Tiefo Amoro, on est formel : il faut veiller à ce que des événements similaires à ceux de 1987 ne se produisent. Le Président Thomas Sankara avait été assassiné cette année-là.
“Nous voulons préserver le Capitaine Ibrahim Traoré de ce qui est arrivé au père de la Révolution, le Capitaine Thomas Sankara”, affirme Ibrahim Gnanou, Secrétaire général de la CNAVC, section des Hauts-Bassins. Selon lui, le Chef de l’État, le Capitaine Traoré, “est venu achever l’œuvre de Thomas Sankara”. “Depuis son arrivée au pouvoir, il s’est engagé dans une dynamique de libération totale du Burkina Faso et d’émancipation de l’Afrique”. Comme Thomas Sankara, poursuit-il, Ibrahim Traoré s’est donné pour mission de lutter contre l’impérialisme. Ce qui dérange, selon lui, “les ennemis de la souveraineté africaine”. Et, citant le Chef de l’État, il affirme que “l’impérialisme n’a pas changé de logiciel”. Et le rêve de ces impérialistes est, dit-il, de “reproduire les événements tragiques de 1987 avec Ibrahim Traoré”.
Cependant, “le peuple burkinabè est plus que déterminé à soutenir le chef de l’État”. “Nous avons compris les enjeux. Et nous nous battrons pour défendre le Capitaine Ibrahim Traoré et les autres dirigeants de l’Alliance des Etats du Sahel (AES)”, affirme-t-il, visiblement convaincu.

Cette manifestation visait également, selon ses initiateurs, à “dénoncer les propos du Général américain Michael Langley”. Il a affirmé, le 3 avril dernier, que le Capitaine Traoré “utilisait les recettes de l’or du Burkina à des fins personnelles”. “Nous disons au prétendu Général que l’or du Burkina appartient aux Burkinabè et nous en faisons ce que nous voulons. Que Michael Langley s’occupe de ses affaires et laisse les Burkinabè gérer les leurs”, déclarent en chœur les manifestants. Selon eux, le Capitaine Traoré est “un trésor pour le Burkina Faso, l’AES et toute l’Afrique”. Ce qui provoque, selon le Secrétaire général de la CNAVC, “cette indignation des impérialistes”.

Ce meeting de soutien au Chef de l’État a connu aussi la participation de plusieurs communautés étrangères vivant au Burkina. “Cette manifestation concerne toute l’Afrique”, affirme Ahmed Bâ, responsable de la communauté sénégalaise vivant à Bobo-Dioulasso. Et il ajoute ceci : “Si le Burkina va mal, nous aussi nous allons mal. Nous avons nos familles ici et nous allons passer toute notre vie ici”. Une façon de dire que l’Afrique se réveille enfin. Et prend résolument en main son destin.
Salomon TAPSOBA (Correspondant à Bobo-Dioulasso)