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Mali : Des acteurs politiques dénoncent “un plan de dissolution” de leurs partis 

Ça bouillonne à Bamako. L’atmosphère politique est tendue. Mais que se passe-t-il ? Les autorités de transition envisagent, selon des rumeurs, de dissoudre les partis politiques. Ces derniers ont donc décidé de se mobiliser pour éviter toute décision dans ce sens. Ils envisagent ainsi un meeting afin d’exiger le “respect de la Constitution et des lois”. Mais les autorités ont interdit ce rassemblement. Les leaders des partis ont finalement tenu, sous surveillance policière, une conférence de presse le 26 avril à Bamako. Deux acteurs majeurs face aux journalistes : l’Initiative des partis politiques pour la Charte (IPAC) et le Forum des partis et mouvements politiques(FPMP). 

Une charte en préparation dans le but de limiter le nombre de partis politiques ? Question à multiples inconnues. Mais des médias en parlent. Des concertations encadrées par les autorités seraient même en cours depuis deux semaines. La charte en gestation vise, selon les conférenciers, “à dissoudre les formations existantes pour n’en garder qu’une poignée.

La conférence de presse s’est tenue à la Maison de la presse de Bamako (@DR)

Déjà, en avril 2024, les partis et associations à caractère politique avaient été suspendus. Il s’agissait, selon Bamako, d’une “mesure visant à sauvegarder l’ordre public”. La suspension a été levée trois mois plus tard dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du dialogue inter-Maliens tenu du 13 avril au 10 mai 2024.

Mais l’affaire refait surface ces derniers jours. “Au regard de l’évolution de la situation”, les partis politiques estiment que l’on s’achemine vers une autre étape de leur histoire, notamment leur dissolution. Environ cent partis politiques ont donc décidé de prendre des initiatives pour faire barrière à une telle décision.

“On ne veut pas de la dissolution des partis politiques”, martèle Abdallah Yattara du parti Yelema.

Les partis membres de la coalition affirment n’avoir pas été consultés par le ministre délégué chargé des réformes politiques, Mamani Nassiré. Ils accusent ainsi le gouvernement d’organiser une “pseudo-concertation sans réelle inclusion”.

Selon les conférenciers, les partis politiques ne sont pas “le problème” du Mali. “L’urgence est plutôt l’insécurité, la vie chère, la santé et l’éducation”, déclare Youssouf Diawara, président du parti Yelema. Ces partis exigent ainsi le respect de la Constitution et des lois. Mais également du pluralisme des partis politiques. Ils réclament aussi la libération des prisonniers politiques.

Selon Mountaga Tall, président de la coalition, la Constitution malienne reconnaît le droit des partis politiques d’exercer librement leurs activités. Elle n’autorise pas de limiter le nombre de partis. “Nous ne voulons donc pas d’instance pour nous limiter ou nous dissoudre”, a-t-il indiqué.

Dans une déclaration commune, ces partis réaffirment leur solidarité avec l’armée. Tout en défendant “leur droit d’exister librement”.

L’Union pour la République et la Démocratie (URD) s’est démarquée de cette conférence de presse. Elle s’est d’abord retirée de l’Initiative des Parties Politiques pour la Charte (IPAC). Elle a affirmé, dans un communiqué, qu’elle ne participerait ni à un meeting, ni à une marche, ni à une conférence de presse.

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