Les chrétiens du monde entier célèbrent Pâques ce 20 avril. Cette fête rappelle, selon la tradition chrétienne, la résurrection de Jésus Christ. Dr Sié Daniel Kambou, théologien, pasteur, enseignant et chanteur, revient, entre autres, sur le rôle de l’église dans la cohésion sociale, surtout dans le contexte de crise sécuritaire que traverse le Burkina. Il lance ainsi un appel à l’union sacrée autour des Forces de défense et de sécurité. “Le message de la résurrection est aussi un message d’unité et de cohésion sociale”, affirme-t-il.
24heures.bf : La liberté est un terme cher aux Burkinabè, surtout au regard du contexte sécuritaire national. Comment, à votre avis, l’évangile peut-il aider à une sortie de crise?
Dr Sié Daniel Kambou : Je voudrais juste dire aux Burkinabè que nous ne devons accepter aucun état de domination, qu’elle soit religieuse, politique ou économique.
Dieu nous veut libres. Tout ce que nous faisons dans le sens de nous libérer, Dieu est avec nous si nous lui faisons appel. Je voudrais encourager tous ceux qui sont engagés dans la lutte pour libérer ce pays et souhaiter que cette période de Pâques soit un message qui les atteint, un message qui leur fait comprendre qu’ils ne sont pas seuls dans cette lutte. Parce que quand on est seul, c’est compliqué. Mais avec Dieu, on n’est jamais seul. Et puisque c’est la volonté de Dieu de libérer les humains, Dieu marche avec nous. J’encourage donc toutes nos forces de défense à ne pas baisser les bras.
Quel que soit le message contradictoire, le message qui a tendance à les décourager, il faut qu’ils sachent, quelle que soit leur religion, que ce qu’ils sont en train de faire, c’est pour la libération des hommes et des femmes de ce pays. Je prie que Dieu les accompagne, qu’il les protège et fasse d’eux des piliers pour la libération de notre territoire. Je les assure également que l’Église est engagée derrière eux par la prière afin que la victoire finale puisse être remportée.
Pâques, c’est également l’union entre les chrétiens et Dieu, mais aussi l’union dans le contexte sécuritaire difficile, dans cette situation que traverse le Burkina.
Justement à ce propos, que dit la Bible concernant la cohésion sociale ?
Lorsque Christ est mort, il est mort pour réconcilier les Hommes avec Dieu. Mais c’est en même temps une réconciliation entre les Hommes. Nul ne peut dire qu’il est réconcilié avec Dieu si avec les humains, il ne peut pas s’entendre. Parce que le signe de ma réconciliation avec Dieu, c’est lorsque, avec mon frère, ma sœur, nous pouvons nous entendre, quels que soient nos différends, que nous puissions marcher de manière à lutter pour le bien commun. Cela est très important. Le message de la résurrection est donc un message d’unité, un message de cohésion entre les humains. Ou, dans une certaine mesure, sur le plan social, on dira un message de cohésion sociale. Lorsque Israël est sorti d’Égypte, que s’est-il passé ? Il a formé une seule Nation. Et quand Jésus est venu, il a dit qu’il cherche que l’Église soit une et indivisible. Et, en tant qu’Église, nous portons ce message fort de l’unité et de la cohésion.
Que Dieu aide chaque chrétien afin que nous comprenions la place que nous occupons à partir de cet événement de la résurrection. Notamment la place que Dieu nous donne comme ambassadeur de la paix, comme ambassadeur de l’unité et de la cohésion.
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